Avec le développement des formations en alternance, le qualificatif d’ « apprenant » est devenu à la mode. A l’Université, les enseignants n’auraient plus face à eux des « étudiants » mais des « apprenants ».
Je déteste ce mot. Il nous fait oublier toute la noblesse qu’il y a à être un étudiant : celui ou celle qui étudie, qui s’astreint à une discipline personnelle pour investiguer, chercher, interroger, questionner, résoudre et apprendre. C’est l’étudiant, par la force de sa volonté, qui décide, pour lui même, des efforts à fournir.
L’apprenant c’est la personne qui recevra un enseignement qui certes peut être actif, mais dont la dénomination passe sous silence la nécessaire et difficile confrontation au savoir lorsque celui ci n’est pas un corpus établi, construit pour être exposé comme définitif. L’exact opposé de la façon dont l’école présente le savoir. Pour tout cela, il faut du temps. Peu de cours et beaucoup de temps personnel dédié à l’étude, car finalement il y a peu de choses à « savoir » et ce n’est pas le plus important.
Le cerveau humain n’est pas fait pour apprendre. Il est fait pour résoudre des problèmes et, si dans ce processus de recherche et d’étude il y rencontre des connaissances utiles alors il apprendra.
Je me souviens d’une citation :
« A 3 ans j’ai décidé d’arrêter mes études. Je suis allé à l’école. »
Ni l’élève ni l’apprenant ne constituent des images pertinentes de ce que la confrontation au savoir et aux problèmes humains implique d’abnégation et de rigueur intellectuelle. Vive l’étudiant !